L’un de nos projets de recherche porte sur l’étude des systèmes rapporteurs basés sur la bioluminescence, qui sont composés d’une luciférine et d’une luciférase. Comme illustré ci-dessous, la coelentérazine est le substrat d’une large gamme de luciférases marines. Sa décarboxylation oxydative conduit à la production de coelentéramide, accompagnée de l’émission d’un photon bleu, la couleur la plus visible sous la mer. Nos travaux antérieurs ont conduit à un processus de synthèse pour préparer des luciférines O-acétylées, telles que les hikarazines-103 et 108  (doi: 10.1039/c9ob00459a; doi: 10.1002/chem.201904844).

 

Crédits
©Yves-Louis JANIN

 

La disponibilité de ces composés a été l’une des clés pour la conception de tests basés sur LuLISA (Luciferase-Linked ImmunoSorbent Assays), qui se sont révélés extrêmement utiles pour cartographier la pandémie de COVID-19 en France (doi: 10.1002/eji.202049058). Afin de mener des études de structure visant à la compréhension du processus d’émission de photons par ces systèmes, nous avons également conçu et synthétisé l’azacoelentérazine, une sonde non oxydable pour les luciférases utilisant la coelentérazine. Ce composé a conduit à des collaborations fructueuses avec des groupes de recherche du Japon, de République tchèque ainsi que du Danemark (doi.org/10.1101/2022.12.05.519101; doi.org/10.1002/cctc.202300745; doi.org/10.1038/s41929-022-00895-z; doi: 10.1016/j.bbadva.2022.100068).

 

Nous poursuivons nos travaux afin d’identifier plus précisément les nombreux paramètres structuraux qui génèrent une bioluminescence intense, qu’elle soit due à la luciférine ou à la luciférase. Dans ce cadre, nous continuons de collaborer avec de nombreux groupes de recherche pour concevoir des luciférines originales ou des sondes de luciférase structurellement apparentées, spécifiquement adaptées à leurs recherches.

Enfin, nous avons lancé un projet visant à identifier et cloner la luciférase de Periphylla periphylla. Cette luciférase, utilisant la coelentérazine, produit un signal lumineux intense. Elle a été l’objet des études d’Osamu Shimomura. Son identification et clonage reste un défi à relever, même avec l’aide des outils modernes de la biologie.

Publié le : 30/11/2023 11:14 - Mis à jour le : 07/10/2024 15:46